L’intention

crédit photo Eric MASSUA

La transmission

Pour la création de ce spectacle, j’ai choisi de m’adresser aux enfants, parce qu’ils sont nombreux à m’avoir posé des questions, à m’avoir inspiré par leurs jeux. Le fait d’être parent génère forcément la question de l’héritage au-delà des biens matériels : qu’est-ce que l’on transmet à nos filles, nos fils? la confiance?la force d’avancer? les croyances? ect… Je me suis demandée comment leur parler de la vie, comment leur proposer des réponses poétiques aux questions que leurs yeux expriment parfois.

Autant de questions que je me suis peut-être posées à un moment de ma vie et qui ont trouvé des réponses dans des contes ou des histoires qui ont croisé ma route.

Le conte, mode de transmission orale par excellence

C’est d’abord le conte de Babayaga qui me portait dans ma création, puis j’ai rencontré une version du Petit Chaperon Rouge collectée par Italo Calvino dans les années 50 : La Fausse Grand-mère , j’y ai senti une ré appropriation populaire et féminine du mythe qui correspondait vraiment à ce que je voulais exprimer.

J’ai ensuite trouvé une adaptation de deux conteuses Italo/bretonnes (Deborah di Gilio et Fabienne Morel) dont je me suis inspirée pour définir le schéma narratif et le titre du spectacle.

Ce qui m’a frappée, depuis que je m’intéresse aux contes, c’est la représentation des personnages féminins et masculins très clivée, chacun ses rôles, ses qualités, et je dois l’avouer, cela n’est pas toujours très valorisant pour les filles. J’ai donc porté une attention particulière à la liberté d’être de mes personnages : la petite fille est intrépide et n’a pas peur parce qu’elle sait ce qu’elle veut, le grand méchant loup sera une ogresse poilue, le fleuve est plein d’amour, tellement qu’il saura même aimer l’ogresse, la mère ne se laissera pas faire, elle voudra manger autre chose que des châtaignes ou des marrons !

Parler des violences

La première partie du spectacle expose l’environnement de la petite fille, comme beaucoup de contes, cet environnement est violent : disparition des moyens de transports, climat incertain, isolement de la famille et violences conjugales sont suggérés non sans légèreté et humour. Nous verrons ensuite comment la mère de la petite fille fait face à cette violence, comment elle utilise l’outil ( la poêle à crêpes) transmis par ses ancêtres.

Le personnage de l’Ogresse poilue, cruelle et maligne, nous parlera aussi de son parcours, j’aborde ainsi la question du monstre en soi : qu’est ce qui fait que l’on devient méchant, monstrueux ou pas, à quel moment dans notre parcours avons-nous le choix, pourquoi prenons-nous un chemin plutôt qu’un autre.

Le désir comme moteur

Qu’est ce qui nous pousse à aller plus loin, nous perdre dans la forêt ?
Chiara (la petite fille), mû par son désir irrésistible de vie (et de crêpes!), est l‘élément de la dramaturgie par lequel les événements se déclenchent. Elle n’hésitera pas à prendre la route alors que tous les dangers sont annoncés. Son désir est plus fort que la peur parce qu’il est ancré en elle et la porte au delà des obstacles. Certains appellent cela l’innocence…

Mélodie Pareau 

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